Aller au contenu

Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/200

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
194
Du Gouvernement Civil,

nés sous un gouvernement y sont naturellement sujets, et n’ont plus de droit et de prétention à la liberté de l’état de nature, ne produisent d’autre raison, si l’on excepte celles qu’ils tirent du pouvoir paternel, à laquelle nous avons déjà répondu ; ne produisent, dis-je, d’autre raison que celle-ci, savoir que nos pères ayant renoncé à leur liberté naturelle, et s’étant soumis à un gouvernement, se sont mis et ont mis leurs descendans dans l’obligation d’être perpétuellement sujets à ce gouvernement-là. J’avoue qu’un homme est obligé d’exécuter et accomplir les promesses qu’il a faites pour soi, et de se conduire conformément aux engagemens dans lesquels il est entré ; mais il ne peut, par aucune convention, lier ses enfans ou sa postérité. Car un fils, lorsqu’il est majeur, étant aussi libre que son père ait jamais été, aucun acte du père ne peut plus ravir au fils la liberté, qu’aucun acte d’aucun autre homme peut faire. Un père peut, à la vérité, attacher certaines conditions aux terres dont il jouit, en qualité de sujet d’une communauté, et obliger son fils à être membre de cette communauté, s’il veut jouir, comme lui, des possessions de