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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/201

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par M. Locke.

ses pères : la raison de cela est que les biens qu’un père possède, étant ses biens propres, il en peut disposer comme il lui plaît.

XXIII. Or, cela a donné occasion de tomber généralement dans l’erreur sur cette matière. Car les communautés ne permettant point qu’aucunes de leurs terres soient démembrées, et voulant qu’elles ne soient toutes possédées que par ceux qui sont de la communauté, un fils ne peut d’ordinaire jouir des possessions de son père, que sous les mêmes conditions, sous lesquelles son père en a joui, c’est-à-dire, qu’en devenant membre de la même société, et se soumettant par conséquent au gouvernement qui y est établi tout de même que tout autre sujet de cette société-là. Ainsi, le consentement d’hommes libres, nés dans une société, lequel seul est capable de les en faire membres, étant donné séparément par chacun à son tour, selon qu’il vient en âge, et non par une multitude de personnes assemblées, le peuple n’y prend point garde, et pensant ou que cette sorte de consentement ne se donne point, ou que ce consentement n’est point néces-