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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/203

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par M. Locke.

son père, jusques à ce qu’il soit parvenu à l’âge de discrétion ; alors il est homme libre, il est dans la liberté de choisir le gouvernement sous lequel il trouve bon de vivre, et de s’unir au corps politique qui lui plaît le plus. En effet, si le fils d’un Anglais, né en France, est dans cette liberté-là, et peut en user de la sorte, il est évident que de ce que son père est sujet de ce Royaume, il ne s’ensuit point qu’il soit obligé de l’être. Si le père même a des engagemens à cet égard, ce n’est point à cause de quelque traité qu’aient fait ses ancêtres. Pourquoi donc son fils, par la même raison, n’aura-t-il pas la même liberté que lui, quand même il seroit en quelqu’autre lieu que ce fût ; puisque le pouvoir qu’un père a naturellement sur son enfant est le même partout, en quelque lieu qu’il naisse ? et que les liens des obligations naturelles ne sont point renfermés dans les limites positives des Royaumes et des communautés ?

XXV. Chacun étant naturellement libre, ainsi qu’il a été montré, et rien n’étant capable de le mettre sous la sujétion d’aucun autre pouvoir sur la terre, que son propre consentement, il faut considérer en quoi