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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/207

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par M. Locke.

sions, ils sont en liberté de s’incorporer dans une autre communauté ; ou de convenir avec d’autres pour en ériger une nouvelle, in vacuis locis, en quelqu’endroit du monde qui soit libre et sans possesseur. Mais si un homme a, par un accord actuel et par une déclaration expresse, donné son consentement, pour être de quelque société, il est perpétuellement et indispensablement obligé d’en être, et y doit être constamment soumis toute sa vie, et ne peut rentrer dans l’état de nature ; à moins que, par quelque calamité, le gouvernement ne vînt à se dissoudre.

XXVIII. Mais se soumettre aux loix d’un pays, vivre paisiblement, et jouir des privilèges et de la protection de ce pays, sont des circonstances qui ne rendent point un homme membre de la société qui y est établie : ce n’est qu’une protection locale, et qu’un hommage local, qui doivent se trouver entre des gens qui ne sont point en état de guerre. Mais cela ne rend pas plus un homme membre et sujet perpétuel d’une société, qu’un autre le seroit de quelqu’un dans la famille duquel il trouveroit bon de demeurer quelque tems, encore que pendant qu’il continueroit à y être, il fût obligé