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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/242

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Du Gouvernement Civil,

autres pouvoirs des différens membres de l’état dérivent de lui et lui soient subordonnés.

III. Dans quelques états où l’assemblée de ceux qui ont le pouvoir législatif n’est pas toujours sur pied, et où une seule personne est revêtue du pouvoir exécutif, et a aussi sa part au législatif, cette personne peut être considérée, en quelque manière, comme souveraine. Elle est souveraine, non en tant qu’en elle seule réside tout le pouvoir souverain de faire des loix, mais premièrement, en tant qu’elle a en soi le pouvoir souverain de faire exécuter les loix ; et que de ce pouvoir dérivent tous les différens pouvoirs subordonnés des magistrats, du moins la plupart ; et en second lieu, en tant qu’il n’y a aucun supérieur législatif au-dessus d’elle, ni égal à elle, et que l’on ne peut faire aucune loi sans son consentement. Cependant, il faut observer encore que, quoique les sermens de fidélité lui soient prêtés, ils ne lui sont pas prêtés comme au législateur suprême, mais comme à celui qui a le pouvoir souverain de faire exécuter les loix faites par lui, conjointement avec d’autres. La fidélité à laquelle on s’engage par les sermens, n’étant autre