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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/254

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Du Gouvernement Civil,

pouvoir législatif ait été établi, mais bien l’ancien a été rétabli, et qu’on a remédié aux désordres que la succession des tems avoit insensiblement et inévitablement introduits. En effet, l’intérêt, aussi bien que l’intention du peuple étant d’avoir des députés qui le représentent d’une manière utile et avantageuse, quiconque agit conformément à cet intérêt et à cette intention, doit être censé avoir le plus d’affection pour le peuple, et le plus de zèle pour le gouvernement établi ; et ce qu’il fait ne sauroit qu’être approuvé de tout le corps politique. La prérogative n’étant autre chose qu’un pouvoir qui a été remis entre les mains du Prince, afin qu’il pourvût au bien public dans des cas qui dépendent de conjonctures et de circonstances imprévues et incertaines ; des loix fixes et inviolables ne sauroient sûrement servir de règle. Tout ce qui paroît manifestement être fait pour le bien du peuple et pour affermir le gouvernement sur ses fondemens véritables, est, et sera toujours une prérogative juste. Le pouvoir d’ériger de nouvelles communautés, et, par conséquent, des communautés qui ont besoin d’être représentées par des députés, suppose nécessairement qu’avec le tems le