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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/255

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par M. Locke.

nombre représentatif peut varier, et que ceux qui auparavant n’avoient pas droit d’en être, y peuvent ensuite avoir droit ; et qu’au contraire, par les mêmes raisons et sur les mêmes fondemens, ceux qui auparavant avoient droit d’être de ce nombre, peuvent n’y en avoir plus, étant devenus trop peu considérables pour y pouvoir prétendre. Ce n’est point le changement qu’on fait dans l’état présent des choses, que la corruption ou la décadence aura peut-être introduit, qui altère et détruit le gouvernement, mais bien ce qui tend à faire tort au peuple et à l’opprimer, et la distinction qu’on feroit des gens, et des différens partis ; en sorte qu’il y en eût un qui fût plus maltraité que l’autre, et réduit dans une plus grande sujétion. Certes, tout ce qu’on ne peut regarder que comme avantageux à la société et au peuple en général, et comme fondé sur des raisons justes qui doivent avoir toujours lieu, portera toujours avec soi, lorsqu’on viendra à le pratiquer, sa propre justification : et toutes les fois que le peuple élira ses députés sur des règles et des raisons justes, équitables, incontestables, conformes à la forme originaire du gouvernement, il agira, sans doute, d’une manière sage,