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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/270

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Du Gouvernement Civil,

paternel, ou le pouvoir des parens, n’est rien autre chose que le pouvoir que les pères et les mères ont sur leurs enfans, pour les gouverner d’une manière qui soit utile et avantageuse à ces créatures raisonnables, à qui ils ont donné le jour, jusqu’à ce qu’elles aient acquis l’usage de la raison, et soient parvenues à un état d’intelligence, dans lequel elles puissent être supposées capables d’entendre et d’observer les loix, soient que ces loix soient les loix de la nature, ou les loix positives de leur pays. Je dis, capables de les entendre aussi bien que tous les autres qui vivent, comme des hommes libres, sous ces loix. L’affection et la tendresse que Dieu a mise dans le cœur des pères et des mères pour leurs enfans, fait voir d’une manière évidente, qu’il n’a pas eu intention que leur pouvoir fût un pouvoir sévère, ni leur gouvernement un gouvernement arbitraire et sans bornes ; mais bien que ce gouvernement et ce pouvoir se terminassent aux soins, à l’instruction et à la conservation de leur lignée. Après tout, il n’y a nul sujet, ainsi que j’ai prouvé, de penser que le pouvoir des pères et des mères s’étende jamais sur la vie de leurs enfans, plus que sur la vie d’aucune autre