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Du Gouvernement Civil,

sauroit, par voie et en vertu de sa conquête, avoir aucun droit de domination sur ces gens-là, ni le communiquer à sa postérité. S’il use de domination sur eux, et prend leurs biens, tout ce qui leur appartient, ou seulement quelque partie, il doit être considéré comme un agresseur et comme un homme qui s’est mis en état de guerre avec eux, et n’a pas un droit meilleur et mieux fondé que celui que Hingar et Hubba, Danois, ont eu sur l’Angleterre, ou que celui de Spartacus, qui conquit l’Italie. Aussi les peuples subjugués de la sorte n’attendent-ils jamais qu’une occasion favorable et le secours du Ciel, pour secouer le joug. Ainsi, malgré tout le droit que le Roi d’Assyrie prétendoit avoir sur la Judée, par la voie de son épée victorieuse, Dieu secourut puissamment Ézéchias, afin qu’il se délivrât de la domination du victorieux et du superbe empire de ce Monarque. Et le Seigneur fut avec Ézéchias, qui réussit par-tout où il alla[1] Il se rebella contre le Roi des Assyriens, et il ne lui fut point assujéti.

  1. II. Rois XVIII, 17.