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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/314

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Du Gouvernement Civil,

lutaire à tout le corps, que quelques particuliers soient quelquefois en danger de souffrir, que si le chef de la république étoit exposé facilement et sur le moindre sujet.

VIII. En second lieu, le privilége, dont nous parlons, ne regarde que la personne du Roi, et n’empêche point qu’on ne puisse se plaindre de ceux qui usent d’une force injuste, s’opposer à eux et leur résister, quoiqu’ils disent avoir reçu de lui leur commission. En effet, si quelqu’un a reçu ordre du Roi d’arrêter un homme, il ne s’ensuit point qu’il ait droit d’enfoncer la porte de sa maison pour se saisir de lui, ni d’exécuter sa commission dans de certains jours, ni dans de certains lieux, bien que cette exception-là ne soit pas mentionnée dans la commission : il suffit que les loix la fassent, pour qu’on soit obligé de s’y conformer exactement ; et rien ne peut excuser ceux qui vont au-delà des bornes qu’elles ont marquées. En effet, le Roi tenant des loix, toute son autorité, ne peut autoriser aucun acte qui soit contraire à ces loix, ni justifier, par sa commission, ceux qui les violent. La commission ou l’ordre d’un Magistrat qui entreprend au-delà du pouvoir