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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/315

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par M. Locke.

qui lui a été commis, n’est pas plus considérable que celle d’un particulier. La seule différence qui se trouve entre l’une et l’autre, consiste en ce que le Magistrat a quelque autorité, a une certaine étendue pour certaines fins, et qu’un particulier n’en a point du tout. Après tout, ce n’est point la commission, mais l’autorité qui donne droit d’agir ; et il ne sauroit y avoir d’autorité contre les loix. Du reste, nonobstant cette résistance qu’on peut faire dans le cas proposé, la personne et l’autorité du Roi sont toujours toutes deux en sûreté et à couvert ; et, par ce moyen, ni celui qui gouverne, ni le gouvernement ne sont exposés à quelques dangers.

IX. En troisième lieu, supposons un gouvernement où la personne du principal Magistrat ne soit pas sacrée de la manière que nous venons de dire, il ne s’ensuit pas que, quoiqu’on puisse légitimement résister à l’exercice illégitime du pouvoir de ce Magistrat, on doive, sur le moindre sujet, mettre sa personne en danger, et brouiller le gouvernement. Car, lorsque la partie offensée peut, en appelant aux loix, être rétablie, et faire réparer le dommage qu’elle a reçu, il n’y a rien alors qui puisse servir de