Aller au contenu

Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/330

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
324
Du Gouvernement Civil,

son approbation, altérer par des loix, le pouvoir législatif ; le consentement du Prince étant nécessaire, afin que les décrets et les actes de leur assemblée soient valables. Après tout, autant que les autres parties du pouvoir législatif contribuent, en quelque façon, aux changemens qu’on veut introduire dans le gouvernement établi, et favorisent le dessein de ceux qui entreprennent de faire ces changemens-là, autant participent-ils à leur injustice et se rendent-ils coupables du plus grand crime que des gens puissent commettre contre d’autres.

IX. Il y a encore une voie par laquelle le gouvernement, que nous avons posé, peut se dissoudre ; c’est celle qui paroît manifestement, lorsque celui qui a le pouvoir suprême et exécutif néglige ou abandonne son emploi, ensorte que les loix déjà faites ne puissent plus être mises en exécution : c’est visiblement réduire tout à l’anarchie et dissoudre le gouvernement. Car, enfin, les loix ne sont pas faites pour elles-mêmes ; elles n’ont été faites que pour être exécutées, et être les liens de la société, dont elles contiennent chaque partie dans sa place et dans sa fonction. Tellement que dès que tout cela vient à cesser, le gouvernement cesse aussi