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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/350

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Du Gouvernement Civil,

comme les ennemis du genre-humain, comme une peste fatale aux états, et être traités de la manière qu’ils méritent.

XXI. Qu’on doive résister à des sujets, ou à des étrangers qui entreprennent de se saisir, par la force, de ce qui appartient en propre à un peuple, c’est de quoi tout le monde demeure d’accord ; mais, qu’il soit permis de faire la même chose à l’égard des Magistrats et des Princes qui font de semblables entreprises, c’est ce qu’on a nié dans ces derniers tems : comme si ceux, à qui les loix ont donné de plus grands priviléges qu’aux autres, avoient reçu par-là le pouvoir d’enfreindre ces loix, desquelles ils avoient reçu un rang et des biens plus considérables que ceux de leurs frères ; au lieu que leur mauvaise conduite est plus blâmable, et leurs fautes deviennent plus grandes, soit parce qu’ils sont ingrats des avantages que les loix leur ont accordés, soit parce qu’ils abusent de la confiance que leurs frères avoient prise en eux.

XXII. Quiconque emploie la force sans droit, comme font tous ceux qui, dans une société, emploie la force et la violence sans la permission des loix, se met en état de guerre, avec ceux contre qui il l’emploie ;