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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/353

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par M. Locke.

est, in Regem autorem sceleris vindicare non potest. Populus igitur hoc ampliùs quam privatus quispiam habet, quod huic, vel ipsis adversariis judicibus, excepto Buchanano, nullum nisi in patientia remedium superest : cum ille si intolerabilis tyrannis est (modicum enim ferre omnino debet) resistere cum reverentià possit.

« Si quelqu’un dit : faudra-t-il donc que le peuple soit toujours exposé à la cruauté et à la fureur de la tyrannie ? Les gens seront-ils obligés de voir tranquillement la faim, le fer et le feu ravager leurs villes, de se voir eux-mêmes, de voir leurs femmes, leurs enfans assujétis aux caprices de la fortune et aux passions d’un tyran, et de souffrir que leur Roi les précipite dans toutes sortes de misères et de calamités ? Leur refuserons-nous ce que la nature a accordé à toutes les espèces d’animaux, savoir de repousser la force par la force et de se défendre contre les injures et la violence ? Je réponds en deux mots, que les loix de la nature permettent de se défendre soi-même, qu’il est certain que tout un peuple a droit de se défendre, même contre son Roi ; mais qu’il ne faut point se venger