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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/39

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par M. Locke.

regarde comme si évidente en elle-même et si hors de contestation, qu’il en fait la fondement de l’obligation où sont les hommes de s’aimer mutuellement : il fonde sur ce principe d’égalité tous les devoirs de charité et de justice auxquels les hommes sont obligés les uns envers les autres. Voici ses paroles :

«[1]Le même instinct a porté les hommes à reconnaître qu’ils ne sont pas moins tenus d’aimer les autres, qu’ils sont tenus de s’aimer eux-mêmes. Car voyant toutes choses égales entre eux, ils ne peuvent que comprendre qu’il doit y avoir aussi entre eux tous une même mesure. Si je ne puis que desirer de recevoir du bien, même par les mains de chaque personne, autant qu’aucun autre homme en peut desirer pour soi, comment puis-je prétendre de voir, en aucune sorte, mon désir satisfait, si je n’ai soin de satisfaire le même désir, qui est infailliblement dans

    logiens d’Angleterre, dans le xvie siècle : son Traité des Loix de la Politique Ecclésiastique donne une grande idée de sa vaste érudition, et lui a mérité des éloges de la part des plus grands hommes.

  1. Eccl. Pol. lib. I.