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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/59

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par M. Locke.

demeurent jusqu’à ce que, de leur propre consentement, ils se soient faits membres de quelque société politique : et je ne doute point que dans la suite de ce Traité cela ne paroisse très-évident.




CHAPITRE II.

De l’État de Guerre.


Ier. Létat de guerre, est un état d’inimitié et de destruction. Celui qui déclare à un autre, soit par paroles, soit par actions, qu’il en veut à sa vie, doit faire cette déclaration, non avec passion et précipitamment, mais avec un esprit tranquille : et alors cette déclaration met celui qui l’a fait, dans l’état de guerre avec celui à qui il l’a faite. En cet état, la vie du premier est exposée, et peut être ravie par le pouvoir de l’autre, ou de quiconque voudra se joindre à lui pour le défendre et épouser sa querelle : étant juste et raisonnable que j’aie droit de détruire ce qui me menace de destruction ; car, par les loix fondamentales de la nature, l’homme étant obligé de se conserver lui-même, autant qu’il est possible ;