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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/93

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par M. Locke.

nourrir et faire paître ensemble leurs troupeaux ; alors, par un accord entre eux, ils se séparoient[1], ainsi que firent[2] Abraham et Lot, et étendoient leurs pâturages par-tout où il leur plaisoit. Et c’est pour cela aussi qu’Esaü abandonna son père[3] et son frère, et établit sa demeure en la montagne de Séir.

XVI. Ainsi, sans supposer en Adam aucune domination particulière, ou aucune propriété sur tout le monde, exclusivement à tous les autres hommes, puisque l’on ne sauroit prouver une telle domination et une telle propriété, ni fonder sur elle la propriété et la prérogative d’aucun autre homme, il faut supposer que la terre a été donnée aux enfans des hommes en commun ; et nous voyons, d’une manière bien claire et bien distincte, par tout ce qui a été posé, comment le travail en rend propres et affec-

  1. C’est ainsi qu’en usent encore les tribus d’Arabes sorties des Arabies Pétrée et Déserte, qui se sont retirées dans la Thébaide et aux environs des piramides d’Égypte, où chaque Tribu a son Scheïk el Kebir ou Grand-Scheïk, et chaque famille son Scheïk ou Capitaine.
  2. Gen. XIII, 5.
  3. Gen. XXXVI, 5.