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Page:London - La Croisière du Dazzler', trad. Postif, 1948.djvu/195

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— Ce garçon-là, ma foi, me semble plein de promesses, d’après ce que tu en racontes. »

Mr Bronson tourna la tête pour dissimuler l’éclair de malice qui brillait dans ses yeux.

« À mon sens, il me semble parfaitement capable de se débrouiller tout seul.

— Père ? »

Joë ne put en croire ses oreilles.

« Voyons un peu, continuait Mr Bronson. Il a droit maintenant à la moitié des cinq mille dollars ; l’autre moitié t’appartient. Grâce à vos efforts conjugués, le coffre-fort ne gît pas au fond du Pacifique. Si seulement vous aviez tardé un peu, M. Tate et moi nous aurions augmenté le chiffre de la récompense. »

Joë saisit l’allusion.

« La chose peut encore s’arranger. Je refuse, père, ma part. Quant à l’autre moitié, ce n’est pas précisément ce qu’ambitionne Frisco Kid. Il désire surtout avoir des amis, et… et… bien que tu aies omis d’en parler tout à l’heure, l’amitié vaut plus que tout ce que l’argent et l’or sauraient acheter. Oui, Frisco Kid souhaiterait avoir des amis et acquérir de l’instruction. Pour lui, ces bienfaits-là valent tous les dollars du monde !

— Ne crois-tu pas que ce serait à lui de choisir ?

— Tout est déjà décidé.

— Comment ça ?

— Oui, père. Sur mer, c’est lui le capitaine, mais sur terre, c’est moi qui prends le commandement. Maintenant, il est sous mes ordres.

— En d’autres termes, tu as tous pouvoirs pour négocier en son nom ? Eh bien, je te soumets une