Aller au contenu

Page:Londres - L’Âme qui vibre, 1908.djvu/172

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
162
L’ÂME QUI VIBRE


III

Que voulez-vous ! on dit toujours à ces enfants
Que c’est leur plus bel âge et leurs plus doux moments,
Alors il faut leur faire un bonheur sans nuage.
Lorsque vous les grondez, c’est beaucoup pour leur âge,
Ce qui n’est rien pour nous, est un chagrin pour eux.
Il faut songer qu’ils ont leur âme dans leurs yeux,
Et que, leurs yeux pleurant, c’est leur âme qui saigne.
Il ne faut pas de loi pour un si petit règne.
Il faut qu’ils soient chez nous comme un oiseau dans l’air,
Libres comme la voile au souffle de la mer.
Ô gardiens de ma fille ! Ayez ce cœur pour elle,
Laissez-la s’envoler au hasard de son aile,
Soyez larges toujours, faibles même, au besoin,
Puisque sa mère est morte et que son père est loin.