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Page:Londres - L’Âme qui vibre, 1908.djvu/182

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L’ÂME QUI VIBRE


Nous formerons à quatre un foyer de douceur :
Père sera l’ami, vous, vous serez la sœur.
Dans notre maison franche aux amitiés robustes,
Nous jouirons du silence et de la paix des justes.
Vous aurez, père et vous, deux délices d’enfants,
Bien sages, bien soumis et bien obéissants.
J’écrirai quelques vers, le soir, à la chandelle,
Pendant que vous ferez vos carrés de dentelle.
Père, de son côté, près d’un bon feu de bois,
Relira son journal pour la deuxième fois,
Ou bien fera jouer l’enfant à pigeon-vole.
Quelquefois, à mon tour, je lui ferai l’école.
Mais, comme vous serez plus sérieuse que nous,
Vous viendrez la chercher sur l’un de nos genoux
Quand l’heure sonnera du sommeil et du rêve,
Vous nous direz alors : « Allons ! je vous l’enlève,
Vous êtes plus enfant que ma fille, vous deux. »
Puis, avant qu’en vos bras elle ait fermé les yeux,
Droite, vous lui ferez dire un bout de prière
Pour le repos certain de l’âme de sa mère.
(Ainsi vous apprendrez à devenir grand’mère).

Redescendons de la montagne, maintenant.
Et, pèlerins guéris, prenons le chemin blanc.
Fuyons par les sentiers bénis de l’espérance
En semant, tout le long, notre ancienne souffrance.