Aller au contenu

Page:Londres - L’Âme qui vibre, 1908.djvu/195

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
185
LE DERNIER CHANT


Ce cri n’est pas celui d’une âme vaniteuse,
C’est la plainte navrante, incertaine et douteuse,
C’est la plainte, et peut-être aussi le désespoir,
De celui qui touchant son lamentable soir,
Et n’ayant pu jeter son grand rêve à la foule,
N’aura de la tempête aperçu que la houle.
C’est ma plainte. Et c’est tout un cri de désarroi,
C’est un cri que je lance en course sur la terre,
Car celle que je fais, ici, dans mon sang froid,
De mon œuvre d’esprit la grande légataire,
Pour comprendre le don que je viens de lui faire,
Doit savoir la beauté que je ressens en moi,
L’ineffable beauté qui coule en mes artères.