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Page:Londres - L’Âme qui vibre, 1908.djvu/36

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MÉLOPÉE POUR VENDREDI-SAINT

L’enfant du pauvre a les pieds nus sur le sol nu,
Beaucoup de gens trouvent le fait fort saugrenu,
Il a les pieds nus, l’ingénu !

Pourtant, l’enfant médite, en secret, le dessein
De baiser la croix que l’on met sur un coussin,
Le saint jour du Vendredi-Saint.

« Repos et sommeil au plaisir, blâme aux joyeux,
Nous pleure un vent venu pour ce jour des Saint,
Ce vent est une voix des cieux.

L’enfant s’effraie en écoutant pleurer le vent,
Le vent devient plus grave encor qu’auparavant,
Le vent se fait plus émouvant.

« J’étais, dit-il, au cyclone du Golgotha.
« Pleurant Jésus, tout l’univers y sanglota.
« Jésus fit un beau coup d’État ! »