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Page:Londres - L’Âme qui vibre, 1908.djvu/38

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L’ÂME QUI VIBRE


Mais le vent les poursuit de son souffle mauvais,
Et les voiles de deuil, par moments soulevés,
Dansent comme des réprouvés.

(Oh ! la danse du crêpe au long du corps des veuves !
Oh ! la dernière et la plus triste des épreuves
Pour des veuves aux douceurs neuves !)

Le sable du chemin et les feuilles aussi,
Dansent païennement, sans honte et sans souci
De profaner ce saint jour-ci.

(En un Vendredi-Saint, oh ! l’horreur de la danse !
Oh ! la nature en fête un jour de pénitence
Et de contrition intense !)

Mais ils n’ont point vu ces gaîtés les pénitents ;
Les pénitents n’ont vu que des deux éclatants
La porte ouverte à deux battants.

Le pauvre enfant du pauvre est là sur le sol nu,
Et, suivant les chrétiens, tremblant et méconnu,
L’enfant ne s’est plus contenu :

Il partit, malgré soi, baiser Jésus-Christ nu.