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Page:Londres - L’Âme qui vibre, 1908.djvu/39

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PAUVRETÉS

Mauvais hivers, mauvais printemps, peu d’espérance.
L’espoir ! Mot creux, veilleuse qui s’éteint. La chance !
La bonne chance est une ingrate. Ah ! Pauvres vieux
Rêves, vos idoles sont toutes de faux dieux !

Très peu d’humeur, mais une gaîté bonne et franche,
Toujours gai, comme l’oiseau chante sur la branche,
Sans motif. Être bon, l’aimer, faire de l’Art,
Voir le bien dans le mal et le mal nulle part ;
Ne pas trop affecter l’amour de l’esthétique,
Dire que la misère à la figure étique
Est une bonne mère, ainsi les jours maudits,
Prennent parfois des airs de petits Paradis :
Pauvreté du jeune homme et pauvreté du sage,
Qui voile tout au plus leurs jours d’un clair nuage.

Vingt ans : et le besoin d’aimer au fond du cœur.
Vingt ans : la jeune fille appelle le bonheur ;