Aller au contenu

Page:Londres - L’Âme qui vibre, 1908.djvu/48

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
38
L’ÂME QUI VIBRE


III

Mais vous causer d’amour, pardieu ! ma belle dame ;
De quoi peut-on causer quand on a devant soi
La femme la plus belle et plus jeune qui soit ?
De quoi peut-on causer si ce n’est de son âme.

Si ce n’est de son cœur, si ce n’est de sa foi,
Si ce n’est du complot que son mari nous trame,
Et de la joie où nous allons à pleine rame,
Si ce n’est de l’amour et si ce n’est de toi ?

Si ce n’est de toi seule et de toi seule au monde,
Et si ce n’est aussi des mots dont tu me grondes
Pour t’oser tutoyer sans ton assentiment.

Mon Dieu ! que je suis sot tout en étant poète !
De chercher ce qu’on peut se dire en bien s’aimant,
Quand on est tous deux jeune et tous deux pas trop bête.