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Page:Londres - L’Âme qui vibre, 1908.djvu/49

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L’AMIE

Rien ne vaut dans sa main la main de son amie.
Vivre sans cette main n’est pas vivre sa vie.
Courir la gloire et même en récolter les fleurs,
Ne vaut pas un moment entre deux bras berceurs.
Le bonheur n’étant pas au tournant de la rue,
Gardez l’âme vers vous, d’elle-même accourue.
Ne croyez pas, surtout, que l’on change d’amour
Aussi facilement que de rêve en un jour.
Ne croyez pas, non plus, qu’en remplaçant l’amante,
Vous pourrez remplacer toujours la confidente.
Le cœur ne peut pas être aussi prompt que la chair,
Un amour passager ne sera jamais cher.
L’amie ! Oh ! savez-vous bien ce qu’est une amie ?
C’est l’asile où le soir l’âme se réfugie ;
C’est, au bord du chemin, l’auberge au bon logeur,
Où, las d’avoir rôdé, frappe le voyageur ;
C’est l’abri du vaincu, c’est le doux ermitage