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Page:Londres - L’Âme qui vibre, 1908.djvu/51

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LES MAINS

Pour moi, rien sur la terre, et rien dans le ciel calme
Ne vaudra pour mes yeux de belles mains de femme.
Rien ne me va dans l’âme aussi loin que la main
Qui sort de son gant blanc, fraîche comme d’un bain.
Rien ne m’endort autant dans la douceur du rêve
Que des doigts effilés qu’un ongle rose achève.
Oh ! les jolis sillons que les veines leur font !
Les cavités de chair ou le baiser se fond !
Ô main ! qui me semblez de marbre et de musique
Tant vous êtes légère et vous êtes pudique !
Si vous saviez la joie énorme de mes yeux,
Vous vous endormiriez pour que je visse mieux !