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Lorsque tu rentreras, j’aurai dans la mémoire
Le thême de Manon.
Tu m’aideras alors à garder de l’histoire
Toute l’illusion.

Tu t’assiéras tout près de mon cœur monotone,
Et le tien te dira,
Que c’est grave d’aller visiter un jeune homme
Quand on a ces yeux-là.

Tu déferas le nœud de ton chapeau que j’aime,
Et, me donnant ta main,
Je mettrai sur tes doigts, en quittant ta mitaine,
Un baiser sur chacun.

Tu me regarderas avec un air de dire :
« Je ne permets plus rien. »
Mais je verrai bientôt que tu le dis pour rire,
Moi qui te connais bien.