Aller au contenu

Page:Londres - L’Âme qui vibre, 1908.djvu/70

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
60
L’ÂME QUI VIBRE


Que le temps est païen et l’homme sans grandeur
De se vautrer dans l’auge humaine en ton honneur !
Que la vertu faiblit et que la foi s’affaisse
Pour se plaire au milieu de la ville en ivresse !
Ô Noël ! Ô Noël ! Écoute-moi : Je suis
Peut-être le plus vil des hommes de ta nuit !
Je suis peut-être, aussi, l’âme la plus souillée
Que l’on ait vu passer pendant cette veillée !
Mais au moins, mais au moins, je porte dans cette âme,
Aussi vrai que je crois à l’Art et à la Femme,
Aussi vrai que déjà j’ai des rides au front,
L’amour le plus puissant et le plus innomable
Pour celui qui parla le premier de Pardon.

Et celui-là : c’est toi, doux enfant de l’Étable !