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Page:Londres - L’Âme qui vibre, 1908.djvu/85

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EN ERRANT

II

Oh ! mais la lune fuit, s’efface,
Si vite que j’en perds la trace ;
On dirait qu’elle est en courroux.
Oh ! quel est ce monde qui vole ?
C’est la lune qui caracole
Au travers des nuages flous.

Oh ! mais la lune s’enfarine
Et devient blanche, blanche au point
Que je ne la reconnais point.
La lune me fuit en sourdine,

Tandis que, timide et gêné,
Le germe du jour qui veut naître,
Frileux, mais encapuchonné,
Passe son nez à la fenêtre !

C’est gris d’abord, et j’ai bien peur
D’entrer bientôt dans l’heure claire.
Un jour qui naît, un soir qui meurt,
C’est toujours gris sur notre terre !