Aller au contenu

Page:Londres - L’Âme qui vibre, 1908.djvu/89

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
75
EN ERRANT


Si je les aime tant c’est qu’ils sont bien naïfs,
D’autres supporteront mieux les coups de canifs.
Les vers que j’écrivais à dix-sept ans à peine
Sont ceux que je relis avec le moins de peine,
Car ils sont pleins d’amour, de candeur et d’espoir.
J’ai chanté le matin pour mieux pleurer le soir.
Aussi ne blâmez pas mes rimes ingénues,
Les seules qui ne sont pas de la douleur venues,
Ou, blâmez-les pourtant, si le cœur vous en dit,
Je ne m’en troublerai pas à me mettre au lit ;
Car, je crois que, dans l’art des vers, la plus sévère
Est encore celui qui n’en put jamais faire.