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Page:Londres - L’Homme qui s’évada, 1928.djvu/123

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Nous arrivons devant le Mahury.

Revoilà la petite lanterne du dégrad des Canes. Elle est toujours là, celle-là.

L’aube ! Nous hissons la voile.

Strong est beau. D’une main il tient là corde, de l’autre le gouvernail. Il tire des bordées en sifflant, il zigzague avec science.

Une pirogue, c’est haut comme ça, cinq centimètres au-dessus de l’eau, non quillée pour mieux s’asseoir sur la vase. C’est calé à manœuvrer. Nous avançons sur Père-et-Mère. Je vois venir l’endroit où nous avons reculé avec Acoupa… Jean-Marie le voit aussi et le regarde. Et tous deux, ensemble, subitement :

— Oh ! hisse ! garçons ! C’est là ! Oh ! hisse !

Toutes nos forces et toutes nos âmes sont dans les pagaies.

Nous passons !

— Merci, mouché Diable ! dit Strong. Et il va asseoir la pirogue sur la vase.