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Page:Londres - L’Homme qui s’évada, 1928.djvu/148

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On se fâche. Le patron déclare que lui se rend à Amapa, qu’il nous a pris pour gagner de l’argent, et qu’il ne s’arrêtera pas à Carcoenne.

Où allions-nous trouver du travail, embarqués comme ça ?

Le matin, le canoë entre dans une crique vaseuse. Au fond, un hangar et six nègres nus qui scient des planches. Le patron parle à l’un des hommes, longuement, et nous fait signe de descendre. Je parie mes grammes d’or que nous aurions été tués comme des lapins par les scieurs de long si nous étions descendus. C’étaient des Indiens à l’œil d’oiseau, les plus mauvais. Nous refusons. Tout le monde crie. Nous crions plus fort. « On n’est pas des Arabes, que je dis. Vous allez voir ce que c’est d’avoir affaire à des Français. » Ils ne m’ont sans doute pas compris. Le ton a dû produire son effet tout de même. Le patron nous mènera jusqu’à Amapa.