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Page:Londres - L’Homme qui s’évada, 1928.djvu/155

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est vert tendre. Des feuilles, des branches, des arbres entiers accompagnent le courant. Voici déjà des maisons. Plus loin, une scierie mécanique. Puis un phare. Deux phares. Nous arrivons chez les hommes.

Il y a soixante-huit jours, à cette heure, que nous nous sommes évadés de Cayenne ; cela ne vous a peut-être pas paru long, à vous ; je parle pour Jean-Marie et moi. Alors, voir tout ça, des fumées qui sortent des toits, un tramway ! C’est le tramway surtout qui nous bouleverse. On rit. C’est Vigia que nous apercevons. Et il marche, vous savez, le tramway ! Il marche vite ; ça, c’est vraiment épatant.

— Eh ! l’Autre, lève-toi, regarde !

— C’est Paris ? qu’il demande, à moitié crevé.

— Des toits, des hommes, un tramway, des bicyclettes !

Il fait « Ah ! » et repose sa tête sur son sac puant le poisson séché.