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Page:Londres - L’Homme qui s’évada, 1928.djvu/167

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— On frappe, commence Rondière. Il était dix heures du soir. J étais couché. Je prends ma chandelle, j’ouvre en chemise, regarde. Je vois trois loqueteux traînant des serpentins à leurs chevilles et portant confetti dans leur barbe. Ensuite, ce qui me cloue, ce sont leurs yeux maquillés par la faim et la peine. J’ai reconnu ça tout de suite, je suis de la troupe !

— Eugène ! que je crie.

— C’est moi ! qu’il fait.

— Eh bien ! t’es beau !

Je me recule ; ils entrent. Je n’en avais pas encore vu d’aussi abîmés que ces trois-là.

— Combien donc que t’as mis de temps, Eugène ?

Il laisse tomber, d’une bouche qui a soif :

— Soixante-douze jours !

Je donne de l’eau, du pain. Alors, je m aperçois que parmi les trois il y a un mori-