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Page:Londres - L’Homme qui s’évada, 1928.djvu/29

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choses, voilà quatre ans, quand je vous ai vu là-bas ! Ah ! là ! là ! là !

— Dites donc, avant de raconter l’histoire.

— L’histoire de mon évasion ? personne ne la croira.

— Avant ça, je voudrais vous demander quelque chose. Que faisiez-vous, enfin, dans la bande à Bonnot ?


Là, je dois vous présenter Dieudonné. Il n’est pas très grand. Comme il a été engraissé au bagne, il est un peu maigre. Brun. Sa tête est carrée et ses yeux, qui sont noirs, prennent par moments une fixité inébranlable.

Ce sont ces yeux-là que, sous le coup de ma question, il tourna brusquement vers moi, mais, de même que pendant la guerre on sucrait son café avec de la saccharine, il adoucit son regard d’une profonde amertume.