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Page:Londres - Pêcheurs de perles, 1931.djvu/166

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brèche. Ce qu’il donne de sa chaleur suffit amplement.

Une soif sans espoir d’être apaisée. Jamais je n’eus autant de démêlés avec mon gosier. Il voulait boire, je lui résistais, m’éloignant du café. Aussitôt, il m’y ramenait. « Non ! disais-je, je ne m’assoirai pas. » « Que m’importe, répondait-il, bois debout ! » Le grand verre arrivait, : de ces trois quarts de litre. J’en lampais la moitié. « Tu iras jusqu’au fond », grondait mon gosier. Je posais mon verre. Plus fort que moi, mon gosier inclinait mes lèvres vers la table. « Assez ! » disais-je. — « Encore ! ». répondait l’autre. Et quand j’avais tout bu, gonflé comme un chien crevé, j’entendais ma voix, sur l’ordre de mon tyran, commander cette fois un litre entier !

Des nuits pittoresques. D’abord, je m’étendais sur mon lit. Boy ! le ventilateur ne tourne plus. Il tournait à toute vitesse, mais on ne le sentait pas. Alors j’allais sur la terrasse rejoindre mon cadre de secours. Les moustiques m’y toléraient deux minutes. J’avais compris. Je rentrais dans la chambre et replongeais sous la moustiquaire. Étouffement ! Retour à la terrasse : moustiques ! De nouveau la moustiquaire : suffocation ! De l’un à l’autre la nuit passait.

Certains jours, d’étranges promeneurs dans les rues. Ailleurs, les touristes vont le nez en l’air ;