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Page:Londres - Pêcheurs de perles, 1931.djvu/174

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Il m’avait appris douze mots arabes. Ainsi, pour demander aux serviteurs si leur maître était présent, il fallait dire : Oua-fi ? (Est-il là ?) Comme il ne sortait pas, j’entrai dans la cour. Un jeune Arabe y préparait une lampe.

Ouafi ? lui lançai-je en pleine figure. Le lampiste détala. Il courait non pour prévenir son patron, mais, comme sous le coup d’une énorme frayeur.

Chérif apparut au son de ma voix.

— Ce n’est pas ouafi, mon ami, mais oua-fi, en deux syllables nettement séparées et fortement accentuées. Ouafi veut dire : il est mort ! Le petit vous a pris pour un dément.

Et nous allâmes.

Djima Rava ne nous attendait pas. C’était un Arabe de l’Hadramout, ce pays qui forme la base de ce rectangle que l’on appelle Arabie. Son métier était d’armer des sambouks pour la pêche aux perles.

Il nous reçut avec la politesse de sa race. On lui avait fait l’honneur de franchir sa porte, il n’était plus chez lui, nous étions chez nous. Un jet d’eau montait au milieu de sa cour, et, dans ce