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Page:Londres - Pêcheurs de perles, 1931.djvu/176

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vez, très honorables, que les pêcheurs aiment à contempler leur trouvaille.

Le survivant n’avait rien vu du pillage ; l’armateur l’innocentait, il n’en voulait qu’au sambouk sauveteur.

— Pourquoi ne portez-vous pas une plainte auprès des autorités anglaises ?

— Très honorables, la piraterie est chez elle sur nos côtes. Une plainte ? Autant lancer une pierre à la lune !

Un serviteur apporta un narguilé, de ces très hauts narguilés d’Arabie. Alors je pris mon mouchoir à la main, afin de pouvoir, dans quelques minutes, le porter à mon nez, sans avoir l’air de rien. Les Arabes fument là-dedans un composé d’opium, de haschisch, de poivre et de tabac. Le tout s’appelle diourak. C’est une grande épreuve pour l’odorat.

Le même serviteur revint et lui remit le légendaire calicot rouge. Il contenait la perle.

Des lampes à pression éclairaient vivement la cour, où nous étions assis, non à l’arabe, mais dans des fauteuils cannés. Djima Rava me passa l’objet, une belle petite lou-lou, blanche, ronde, pure, une perle de milieu pour un collier de jeune fille.

— Savez-vous comment il l’appelle ? fit Cherif Ibrahim.

— A-t-elle donc un nom ?