Aller au contenu

Page:Londres - Pêcheurs de perles, 1931.djvu/199

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— On peut payer.

Mon Dieu ! quand ils vont voir nos deux petits sacs d’or, ils nous les prendront !

Les huit pirates nous entouraient… Pour montrer qui j’étais, j’en saisis deux par le poignet, les alignai le long du bastingage et, sans faiblir, d’autorité, je les photographiai. Mon appareil en trembla.

À la fin, ayant accepté les réserves, nous descendîmes avec le Persan.

Et nous piquâmes sur Doubai. Les sauvages nous suivirent à la rame.

Nous étions habillés à l’arabe. Le Persan quitta sa casquette, l’enferma dans un petit coffre et prit le voile du pays.

On le chasserait, malgré qu’il fût bien connu, s’il se montrait en ville avec sa coiffure nationale.

— Et pourquoi la prend-il pour venir à bord ?

— Parce que ça lui fait plaisir, un moment…

Ô nostalgie du pays !

Doubai se dessinait. Nous allions toucher du pied le dernier repaire de pirates. Pas un minaret, quatre tours rondes, massives et disséminées. Ces tours rappelaient le travail des Croisés en Palestine et en Syrie. Neuf maisons très hautes, presque des buildings, ainsi les habitants pouvaient dormir la nuit, sur les terrasses, la bouche fermée, Une muraille longeait les deux tiers de la ville, sur