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Page:Londres - Pêcheurs de perles, 1931.djvu/198

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haute et rouge. Vingt rameurs nus. Une trentaine d’hommes, debout, appuyés sur leur fusil. Elle passa près du cargo, ne s’arrêta pas. Merci, mon Dieu !

Au bout de trois heures, deux sambouks abordèrent le Neidenfels. Dans l’un, huit terrifiants bonshommes, la cartouchière bondée, les poignards leur sortant du ventre, la chevelure rude et sans forme, de quoi vous couper la soif et c’est tout dire ! Dans l’autre, un homme civilisé, coiffé de la casquette du shah Pehlavi, un Persan. Le civilisé était quelque chose comme le représentant du pays fermé auprès de ces barbares d’Occident, qui apportent du pétrole, de la ferraille, mais jamais d’armes, n’est-ce pas ? Jamais !

— Où est l’émir Abbas, lui demanda Chérif ?

L’émir Abbas, le fameux amiral de la mer, celui qui devait recevoir notre première lettre et faire parvenir la seconde, était malade. Nous faillîmes le devenir aussi à cette nouvelle.

— Alors, nous descendrons avec vous.

Le Persan répondit que l’on ne descendait pas à Doubai.

— Nous quittons ici le cargo, pour Bahrein.

— Ils partent, fit le commandant, Moi, je n’en veux plus.

Le civilisé prit connaissance de nos lettres.

— Avez-vous du flouss ?