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Page:Londres - Pêcheurs de perles, 1931.djvu/201

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pied à terre, là, sur le port, sous ce hangar ; lui viendrait, dans un moment, nous regarder.

Nous sautâmes sur le sol, la victoire au cœur.

Aussitôt, un puissant du lieu, un grand général sans doute, nous arrêta. Nos huit gardiens nous encerclèrent.

Était-ce pour faire une ronde en notre honneur ?

L’Hamd Oullah ! dîmes-nous au général.

Le général ne renvoya rien. Nous attendîmes dans le cercle, dégrisés.

Suivi de sa clientèle, l’honoré, le respecté, le généreux, l’aimé, le cher Saïf ben Agar, émir de la mer, apparut. Il tenait à la fois dans sa main et notre sort et la lettre d’Aden. C’était un bel homme, et nous étions disposés à le trouver plus beau encore.

Le cercle se détendit. Nous respirâmes tout de suite un peu mieux. Des louanges à Dieu volèrent sous le hangar. Chérif exposa notre situation. Nous touchions Doubai seulement pour y prendre un bateau et cingler vers Bahrein.

Le cher Saïf ben Agâr nous regardait.

Fasse le Seigneur qu’il nous trouve à son goût !

— Nous irions bien saluer le cheikh lui-même ; demandez donc à l’amiral de nous y conduire.

Ce désir n’était pas raisonnable. Nous le vîmes sans peine. On allait nous accompagner dans une maison jusqu’à la réponse du frère.