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Page:Londres - Pêcheurs de perles, 1931.djvu/261

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former leur perle, se nourrissent de celles-là qui ont donné la leur.

Le Bar’a, le vent de Bahrein, le vent, non plus de la saison des dattes, mais de la saison des perles, agitait le golfe. Les booms dansaient. Les rhecs se cramponnaient aux cordes et leurs minutes de repos devenaient des minutes de lutte. Mais ces booms s’obstinaient, aucun ne levait l’ancre.

N’auriez-vous pas voulu que les hommes en chemise noire eussent remonté des fonds à requins de quoi récompenser leur audace ? Qu’avaient donné les soixante-sept huîtres pêchées la veille ? Le boom funèbre était toujours sur le même banc. On nous y reçut. Les huîtres n’avaient pas payé.

— Faites voir tout de même.

Le nakuda dénoua un calicot rouge : deux très petites perles, quatre ordinaires. Rien. En tout cas, ce n’était pas ce qu’ils cherchaient.

— Nous portons bonheur et, bientôt, vous tirerez le canon.

— Que Dieu vous entende ! renvoya le patron.

— Combien de temps vos rhecs tiendront-ils à cette profondeur ?

— Encore cinq jours, peut-être. Cela fera