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Page:Londres - Pêcheurs de perles, 1931.djvu/262

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quinze en tout. Après, je les ramènerai à Bahrein, ils seront usés.

— Et les requins ?

— Les your-your ? Sans doute n’ont-ils pas encore senti l’homme. L’eau est chaude, pourtant.

Pendus aux cordes, un rhec toussait, un autre, de sa main libre comprimait ses tempes.

— Que Dieu soit avec vous tous !

Allahou Abkar, Dieu est le plus grand !

Et d’une corde monta : Rabbi el Alamine : le maître des mondes !

J’allais de boom en boom, comme un towasha (courtier). Sur l’un d’eux les radifs (apprentis) entouraient le nakuda. Le patron leur faisait un cours au sujet des perles, disant la valeur de chacune en roupies et pourquoi cette petite était préférable à cette grosse. Il leur parlait du golfe Persique, de ses richesses. Ces enfants apprenaient qu’ils devaient être heureux du sort qui les attendait, nulle autre mer n’étant plus généreuse. Des perles blanches comme celles-là, on n’en trouvait qu’ici. Les élèves écoutaient, attentifs, palpaient les objets, les rendaient au maître, les lui redemandaient. Quelle étrange leçon ! Sans être nécessaire à l’enrôlement des recrues, elle avait ce-