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Page:Longfellow - Évangéline (trad. Poullin), 1911.djvu/9

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notice

l’orge, des pommes de terre et du chanvre ; leurs vergers, des prunes, des noix et des pommes d’une saveur particulière ; en outre, ils trouvaient dans la forêt le bois nécessaire pour la construction de leurs maisons et pour les besoins de leur ménage. La terre, en un mot, leur fournissait à peu près tout ce qui leur était nécessaire.

L’hospitalité était en honneur chez ces braves gens, le voyageur pouvait entrer sans crainte dans leurs maisons. « Petite maison, grand repos », telle était leur devise.

Cette petite colonie, qui comptait alors de seize à dix-sept mille habitants, avait conservé les mœurs et la langue de la mère-patrie ; les femmes portaient le grand bonnet cauchois, et ce fut en vain que les Anglais tentèrent de s’incorporer ces fermiers, ces pêcheurs et ces pâtres, qui conservaient précieusement les mœurs patriarcales et les antiques vertus de leur pays natal.

Ce bonheur, hélas ! ne devait pas être de longue durée.

Chasser les Français de la vallée de l’Ohio et les expulser du Canada, telle était depuis longtemps la pensée commune des Anglais et des Américains.

Cependant c’étaient nos pères qui avaient reconnu