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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/140

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n’est pas rare de voir voguer sur l’océan Indien de petits navires dont toutes les pièces, la cargaison même, ont pour commune origine le cocotier.

De tous les arbres fruitiers, celui-ci est le seul qu’on soit forcé, à la Guadeloupe, de cultiver dans sa jeunesse ; car il n’en est pas du cocotier comme des autres espèces dont nous avons parlé ; la graine de ceux-ci n’étant propre à rien, au moins dans l’opinion des créoles, on la jette, et ces divers végétaux se trouvent multipliés sans peine et sans soin. On va manger des mangots, des oranges sur le bord d’une rivière ; si les graines ne se trouvent entraînées par les eaux, dans quelques années on verra là de jeunes manguiers, de jeunes orangers. Un nègre, en traversant une pièce de terre, un hallier, en parcourant un bois, laisse tomber à terre les graines d’un fruit qu’il mange…… dans ce champ, dans ce hallier, dans ce bois, on ira un jour cueillir des fruits semblables, et c’est à ce hasard que la plupart des arbres fruitiers doivent la place qu’ils occupent. Mais on n’a des cocotiers que pour le plaisir d’en manger les cocos, et comme le coco est la graine d’où sort ce bel arbre, on est donc obligé de la semer exprès, d’en favoriser le développement, de cultiver la jeune plante, et c’est l’objet des soins