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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/167

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le vœu de la nature ; en sorte que la racine seule du bananier est vivace, et que sa tige est annuelle. Si l’on n’avait pas soin de couper la plus grande partie de ces rejetons, ils deviendraient bientôt innombrables, et en peu d’années la même touffe envahirait une très-vaste étendue de terrain, mais les fruits dégénéreraient et deviendraient à peu près nuls. On ne laisse croître ordinairement que trois rejetons ; dans certains terrains, cependant, on en laisse jusqu’à sept ou huit à chaque pied.

Ce qu’on nomme régime, c’est l’extrémité de la tige où sont attachées les bananes. La disposition de celles-ci sur celle-là est tout à fait extraordinaire, et la nature semble ne l’avoir rendue propre qu’à cette espèce. Chaque régime a cinq, six, sept, rarement huit pattes, disposées autour de la tige, et à deux à trois pouces l’une de l’autre. Une patte ressemblerait, en quelque sorte à une épaulette de général, dont les torsades représenteraient les bananes. Le nombre de bananes sur chaque varie selon la place qu’elle occupe sur le régime ; la première en allant vers l’extrémité de la tige, offre ordinairement de douze à vingt bananes, la dernière n’en a que cinq à huit, et qui sont plus petites et moins grosses. Les bananes de chaque