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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/191

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de janvier est le même qu’au mois de juin, tandis que, dans nos climats, l’automne vient dépouiller les plantes de leur ornement et les champs de leur verdure, et que pendant cinq mois la nature, plongée pour ainsi dire dans une inertie absolue, semble abandonner son empire aux fiers enfants du nord. Mais si, comme le colon, l’Européen n’a pas toujours sous les yeux la scène magnifique d’une riche et pompeuse végétation ; si celui-ci n’a pas, comme celui-là, l’avantage de pouvoir, en toute saison, orner sa table de beaux fruits fraîchement cueillis, ou de respirer le doux parfum des fleurs nouvellement écloses, qu’il en est bien dédommagé par la vivacité du plaisir qu’il éprouve au retour du printemps, quand aux neiges, aux glaces, aux frimas d’un hiver rigoureux, il voit succéder les beaux jours ! Quel charme produit sur les sens le réveil de la nature ! tout s’anime, tout renaît, les ruisseaux reprennent leur cours, les bois se couvrent d’un nouveau feuillage, les prairies reverdissent, les parterres s’émaillent de mille fleurs, les campagnes s’embellissent ; l’habitant des zones tempérées goûte alors un bonheur inconnu au créole, parce que chez celui-ci l’habitude de jouir émousse le sentiment.

Les plantes, en général, sont plus garnies de