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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/190

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petite base. On verse dans ces barils le gros sirop, les écumes et les lavures de la sucrerie. Ce mélange, qu’on appelle grappe, fermente pendant douze, quinze, vingt jours, quelquefois pendant un mois, selon que la température favorise plus ou moins cette opération de la nature. Quand la grappe a fermenté, elle est amère. Le temps est-il venu de faire le rhum, on débouche les barils, la grappe coule dans le canal et se rend dans la chaudière. On allume le fourneau, on fait venir l’eau dans le bassin, on met un pot ou un baquet sous l’extrémité inférieure du serpentin, et la distillation s’opère.

Le rhum au naturel, et tel que le commerce le propage, est blanc ; on l’appelle tafia. On en éprouve la force au moyen de pèse-liqueurs ; il doit avoir vingt-cinq ou vingt-six degrés.

Pour leur usage, la plupart des habitants préparent le rhum avec différents fruits, des ananas, des pruneaux, des bananes grillées, qu’ils y font infuser ; ils lui donnent de la couleur avec du caramel.

Observations générales sur les végétaux.

À la Guadeloupe, comme dans toute la zone torride, les végétaux sont couverts de feuilles toute l’année, et l’aspect des campagnes au mois