Aller au contenu

Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/193

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 181 —

à l’ouest. Cet accident se remarque principalement sur le calebassier, et c’est un moyen très-commode de s’orienter dans certains cas.

Le sommeil des plantes est très-sensible sous ce ciel brûlant. Il semble que la nature, fatiguée de plus grands efforts, y marqué mieux son repos que partout ailleurs. À peine le soleil a-t-il terminé sa carrière, qu’on voit les feuilles et même les plus faibles rameaux s’incliner doucement, les folioles se rapprocher jusqu’à ce qu’au retour du matin les premiers rayons de l’astre du jour viennent en ranimer les ressorts et leur rendre leur première énergie.

La végétation est si active, qu’on est souvent obligé d’en ralentir les progrès dans les espèces à fruits. Pour cet effet, on pratique des entailles sur l’écorce, et, chose qui m’a singulièrement étonné, j’ai vu un manguier auquel on avait enlevé un anneau d’écorce sans qu’il ait rien perdu de sa vigueur. Ce qui ferait croire, malgré les nombreuses expériences qu’on a faites à cet égard, que ce ne serait point à l’écorce toute seule que la plante devrait son développement, et que l’élaboration et la distribution de la séve se feraient aussi bien dans les couches ligneuses, au moins